La gestion des étiages

La gestion des étiages

L'étiage correspond à la période de l'année où le débit d'un cours d'eau atteint son point le plus bas (période de basses eaux). Cette période de vigilance en matière de suivi hydrologique des cours d'eau du département s'étend administrativement du 1er juin au 31 octobre.

Le SDAGE Adour-Garonne fixe plusieurs débits objectif d'étiage (DOE) à respecter aux différentes stations de références des points nodaux afin de garantir le bon état des eaux et au-dessus duquel l'ensemble des usages est garanti en moyenne 8 années sur 10 (mesure C3 du SDAGE). Le respect des DOE traduit concrètement les exigences de la gestion équilibrée et durable de la ressource visée au L.211-1 du code de l'environnement.

Le point nodal est un point clé pour la gestion des eaux (objectif à viser pour les opérations de soutien d'étiage, déclenchement des mesures de restriction en période de crise,...) et est défini en général à l'exutoire des principaux cours d'eau du département.

Des rivières soutenues par de nombreuses réserves situées à l'amont

En période d'étiage, le département de la Haute-Garonne connaît un déséquilibre récurrent entre les ressources et les besoins en eaux.

Cependant, sur les cours d'eau où se concentre la plupart des usages en étiage, le débit de la rivière est souvent soutenu par des lâchers d'eau depuis les barrages situés en amont: Montbel sur le bassin de l'Ariège, Ganguise sur le bassin de l'Hers-Mort, Balerme/Laragou sur le bassin du Girou, Fabas/Savères/La Bure sur le bassin du Touch, les plans d'eau de la Montagne Noire et le Système Neste pour la réalimentation des rivières de Gascogne (Save, Gimone)…

Pour le bassin de la Garonne, le soutien d'étiage est opéré sous l'égide du Syndicat Mixte d'Etude et d'Aménagement de la Garonne (SMEAG) à partir des barrages hydroélectriques situé en Ariège (réserves dites «IGLS»: Izourt, Gnour, Laparan et Soulcem) et en Haute-Garonne (lac d'Oô). Des conventions entre EDF, l'Agence de l'Eau Adour Garonne, l'Etat et le SMEAG permettent de garantir chaque année des volumes de soutien d'étiage.

En cas de sécheresses plus sévère, et de non-respect des DOE, des restrictions d'usages sont mises en œuvre pour préserver les milieux en application d'arrêtés cadre interdépartementaux et départementaux qui en fixent les modalités.

La gestion de crise réalisée par l'État en période de sécheresse

Pour décider de la mise œuvre de restrictions sur les usages, le préfet s'appuie sur des arrêtés cadres interdépartementaux réalisés par sous-bassins (Garonne, Ariège, Neste, etc) pour assurer une coordination de la gestion entre départements sur un territoire hydrographiquement cohérent.

Selon un principe de progressivité, ces arrêtés cadres définissent quatre niveaux de mesures :

  1. l'entrée en vigilance quand les débits franchissent le débit d'objectif d'étiage (DOE)

  2. l'alerte, en cas de franchissement d'un débit d'alerte fixé en général à 80 % du DOE, qui amène à une première série de restriction sur les différents usages concernés (notamment restriction des usages agricoles de 15 à 30%, soit 1 à 2 jours par semaines);

  3. l'alerte renforcée lors du franchissement du débit d'alerte renforcée, valeur calée entre le débit d'alerte et le débit de crise afin de garantir une progressivité des mesures, qui conduit à un renforcement des restrictions (notamment restriction des usages agricoles de 50% de restriction, soit 3,5 jours par semaines)

  4. la crise quand le débit de crise (DCR) est franchi. À ce stade, est mise en place une interdiction totale des prélèvements, en dehors de ceux liés aux exigences de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile et d'alimentation en eau potable.

Le franchissement de ces seuils est contrôlé via des stations hydrométriques qui mesurent en permanence les débits des cours d'eau, qui sont transmis à un pas de temps journalier.